Vieri, ça peut faire mal !
06 Fevrier 2006 - France

 

A l'issue d'une semaine mouvementée sur le Rocher entre caprices de la météo, mouvements d'humeur dans l'effectif, «silenzia stampa» (silence radio) décrété et surtout élimination à Colmar en 16e de finale de la Coupe de France (1-0 a.p.), Monaco a donc redressé la tête samedi à Rennes, signant une deuxième mi-temps enlevée lui ayant permis de renverser une situation fort compromise à la pause. Car en rejoignant les vestiaires du stade de la Route de Lorient avec un handicap d'un but, les joueurs de la Principauté n'en menaient pas large, à l'image d'un Christian Vieri passablement énervé par le traitement réservé par les défenseurs adverses.

Mais sans doute également par le début de polémique qui avait agité tout au long de la semaine le Rocher, avec des critiques de plus en plus fréquentes, la plupart du temps émises «sous le manteau», sur «l'italianisation» de l'ASM qui aurait désagrégé la cohérence d'une équipe devenue orpheline des partants du mercato, Evra, Adebayor voire Maoulida. Critiques également sur la prétendue méforme d'un Christian Vieri qui, en dépit du but marqué à Toulouse en quarts de finale de la Coupe de la Ligue, ne serait plus que l'ombre du «serial buteur» qu'il fut.

Le propre des grands joueurs est de savoir répondre aux critiques sur le terrain, donc Vieri est un grand joueur. Car en l'espace d'un petit quart d'heure, l'ex-Milanais a fait taire ces critiques en inscrivant un doublé qui a permis à l'équipe de la Principauté de reprendre le match par le bon bout, Veigneau se chargeant dans les arrêts de jeu de conforter le premier succès en Ligue 1 de Francesco Guidolin à l'extérieur. Un puissant coup de tête sur un corner de Meriem, une reprise de volée du droit, son «mauvais pied», à l'entrée des 18 mètres sur une remise involontaire d'Adailton, Vieri a pour la première fois fait trembler des filets de Ligue 1, sans doute au meilleur moment...

Ettori: "Il a donné une leçon à ceux qui le croyaient mort"

Inutile de dire que Francesco Guidolin appréciait particulièrement l'efficacité retrouvée de l'attaquant transalpin. "Bobo est extraordinaire, plein de qualités, il a l'expérience de jouer seul en pointe, il a marqué beaucoup de buts dans sa carrière, il a pour lui la puissance", confiait à l'issue de cette victoire en terre bretonne (la première depuis neuf ans) le technicien monégasque. Aussitôt relayé par le directeur sportif Jean-Luc Ettori, heureux de la réponse apportée par Vieri aux mauvaises langues: "Vieri, il a donné une leçon à ceux qui le croyaient mort, il n'a pas perdu un ballon."

Quant à l'intéressé, fidèle à sa réputation de taiseux devant la presse, il s'est esquivé à la sortie du stade, refusant de commenter ses deux premiers buts en Ligue 1. Reste que l'efficacité retrouvée de l'attaque monégasque est une excellente nouvelle pour un groupe qui commençait à douter du bien-fondé de la politique du club en matière de recrutement. Et peut-être des choix tactiques d'un Francesco Guidolin, pas toujours compris. Mais si l'homme est réputé exigeant, il sait se remettre en question, il l'a prouvé à la mi-temps de ce Rennes-Monaco en remaniant son dispositif tactique avec à l'arrivée une stratégie payante: rentré au milieu à la place du jeune Gakpé, peu à l'aise, Meriem a sans doute joué l'une de ses meilleures périodes monégasques avec deux passes décisives à son actif et une activité qu'on ne lui avait plus connue depuis bien longtemps.

"On a bien joué en deuxième mi-temps. On a changé des choses et on a repris avec plus de conviction", se réjouissait l'entraîneur italien, délivré d'une certaine pression grâce à cette victoire qui met fin à une série d'insuccès de quatre matches en Ligue 1. Et surtout permet au groupe de reprendre confiance en ses moyens au moment où arrive une échéance très importante, la demi-finale de la Coupe de la Ligue face au voisin niçois mardi soir au stade Louis II. Bref, après avoir essuyé un gros grain, l'équipe de la Principauté voit poindre une éclaircie, à elle d'aller vers le grand beau avec son nouveau baromètre, Vieri, face à des Aiglons qui n'ont toujours pas perdu au stade Louis II depuis qu'ils ont retrouvé l'élite en 2002 (deux nuls, deux défaites).

 

 

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